Plus une autorité est faible parce que sans valeur ni capacité d’entraînement, plus elle exerce son pouvoir à travers l’oppression et la contrainte.
Que ces dernières soient financières, administratives ou encore réglementaires.
C’est de cette manière que s’installe la médiocrité et l’uniformisation dont on sait qu’elle crée l’ennui et appauvrit la créativité, supprimant l’espace d’invention.
Il faut au contraire redonner aux territoires les moyens de faire revivre leur authenticité, leurs traditions, la richesse revendicatrice de leur originalité.
La fierté d’être français, c’est la sommation des fiertés régionales qui se reconnaissent in fine, dans cette appartenance à une nation ou chaque terroir apporte sa contribution constitutive.
La Patrie, cette collectivité unique nous impose de faire preuve d’innovation pour que l’essentiel des prérogatives qui lui sont dévolues soient accessibles à tous, permissibles à la créativité, à l’expérimentation.
Etre français, c’est aussi souvent, se définir comme étant issu d’un terroir Breton, Corse, Vendéen…
Ce regard génétique sur notre origine renforce nos désirs d’appartenance à notre patrie, parce qu’elle rassemble, additionne.
L’autorité doit être coordinatrice et non subordonnante.
Chacun se sentira d’autant plus à l’aise dans un ensemble, si sa spécificité est reconnue et encouragée à produire pour renforcer la structure unifiante.
Ne pas avoir peur du « Communautarisme territorial » qui ne cherche pas à imposer ses valeurs, us et coutumes, mais qui souhaite mettre les fruits de ses savoir-faire au service de la communauté de synthèse.
Ce n’est pas un repli réducteur et égocentrique qui valorisera nos espaces ruraux, mais au contraire une ouverture vers les autres, il suffit de voir le contentement qu’éprouvent les producteurs qui se regroupent pour distribuer leurs productions et pas seulement pour accroître leur marge, en raccourcissant le circuit « producteur-consommateur ».
Aujourd’hui, la généreuse idée initiale de la Décentralisation a été dévoyée, ce n’est qu’un échelon supplémentaire, qui n’a généré qu’une strate administrative supplémentaire, éloignant un peu plus la prise de décision.
L’industrialisation intempestive, n’est plus au goût du jour, la mondialisation et ses effets socio-économiques nous obligent à changer de paradigme, si nous ne voulons pas être marginalisés « revenons à nos fondamentaux ». Notre richesse démocratique aujourd’hui, c’est la valorisation des hommes et des territoires.
Philippe MOST
Président du "THINK TANK"
Le MONDE TEL QU'IL CHANGE